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From China with love
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9 janvier 2008

Journal d'un tueur sentimental

journalduntueursentimental Un petit après-midi de détente pour savourer ce petit bijou dont rien que le titre m'avait mis l'eau à la bouche. Trois petites nouvelles policières qui se lisent comme on déguste une gourmandise.

la première, Journal d'un tueur sentimental, nous peint le dernier contrat d'un tueur à gages, qui vient de se faire plaquer par sa compagne. Sa cible n'est autre qu'un trafiquant de drogues mexicain qui tente de casser le marché nord-américain en introduisant de la drogue asiatique très bon marché. Mais quand le moment arrive de coincer sa victime, l'on se rend compte que le monde n'est fait que d'embrouilles et de coïncidences. Les dialogues totalement schizo du tueur avec son reflet dans le miroir sont un délice.

" Et j'ai passé la nuit de cette mauvaise journée, sans ouvrir la bouteille magré une terrible envie de me soûler, à parler avec la photo du type que je devais tuer, parce que même cocu, un professionnel est toujours un professionnel"

Dans Hot line, un inspecteur de police se retrouve mis "au placard" suite à une intervention honnête dont la victime est un fils de général. Nous sommes au Chili d'après la dictature, et les généraux restent encore tout-puissants. Nommé à la brigade des crimes sexuels, il tombera sur une drôle d'affaire sur les lignes "chaudes". Encore une fois, tout est lié, mais ça, on ne le découvre qu'à la fin...

" - George Washington Caucaman, tu as fait sauter le cul du fils du général Canteras!

- Je regrette Chef. Je sais que le général est une grosse légume, mais le dossier oublie de mentionner que ce jeune homme commandait un groupe de malfaiteurs qui conduisait un troupeau de quarante vaches Holstein en direction de l'Argentine. Des vaches volées à l'estancia El Rosario. Et il ne mentionne pas non plus qu'il a essayé de nous mitrailler avec une Uzi."

Dans Yacaré, il est question d'une maroquinerie milanaise, de corruption, de curare, de Pantanal, de meurtres très bien organisés. On sent l'humour poindre à chaque ligne, comme pour les deux autres: derrière le suspense, la parodie n'est jamais loin...

"-Contrôlez-vous Contreras. Un ordre de moi et on vous jette dehors à coups de pied dans le derrière.

- Je n'en doute pas, vous ne pourriez jamais le faire vous-même."

Luis Sepulveda est chilien. C'est l'auteur, entre autres de L'histoire de la mouette et du chat, ainsi que Le vieux qui lisait des romans d'amour.

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Commentaires
M
Vanessa, merci!
V
Dès mon retour...
M
Vanessa, ahhh, Sepulveda... Voilà un cerf-volant que je recevrai avec grand plaisir.
V
J'avais beaucoup aimé ce petit livre, ainsi que le vieux qui lisait des romans d'amour. J'aime aussi beaucoup ses nouvelles (d'amour)... en voici une complète http://iam-like-iam.blogspot.com/2007/04/100ime-message-dchirer-ces-photos.html (le livre se prend pour un cerf-volant, le recevrais-tu?)
M
Nath, note aussi l'Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler, en jeunesse. Elle est magnifique.
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