Au pays de la beauté toute puissante...
Et voilà. On a beau dire, hein, qu'on va essayer de faire descendre la PAL, mais ce n'est que pour mieux tomber sur un billet de Fashion (suivi, bien entendu par celui de Stéphanie) qui m'a tout de suite fait me précipiter sur l'outil de recherche de la bibli (en même temps, c'était facile, puisque je peux faire ça de chez moi, et réserver et tout et tout). Et c'est ainsi que Uglies est arrivé entre mes mains.
Seule dans Uglyville depuis le départ de son ami Peris, Tally Youngblood est impatiente d'arriver à son seizième anniversaire. En ce jour mémorable, elle pourra subir l'opération qui fera d'elle une Pretty, aux formes et au visage parfaits.
Peu avant son anniversaire, Tally fait la connaissance de Shay. Bien que pas particulièrement jolie, cette dernière n'a aucune envie d'être transformée. Devenues très amies, Shay révèle à Tally l'existence de La Fumée, communauté où vivent les Uglies qui ont fui le système, et s'enfuit peu de jours avant leur anniversaire.
A son tour, Tally devra rejoindre La Fumée. Elle y découvrira deux choses essentielles. Tout d'abord, qu'il existe de la beauté sur terre en dehors du monde des Pretties égalitaires, et que cette beauté ne réside pas uniquement dans des traits uniformément sculptés. Mais aussi, et surtout, que le but ultime de l'opération est de rendre les Pretties malléables et que l'on ne se contente pas de leur broyer les os et de les "repulper". Elle devra alors faire un choix entre cette opération qu'elle n'a pas complètement vouée aux gémonies et la nouvelle vie qui s'offre à elle. Un dilemme entre la vie facile d'une Prettie fêtarde et insouciante mais dénuée de sentiments et la vie dure, de sacrifice que mènent ces rebelles, faite de vrais rapports humains.
Scott Westerfield nous mène dans un monde où la beauté a été élevée au rang de droit de l'homme, au nom de la paix, de la santé (ne disait-on pas que les Rouillés, à force de vénérer les canons de beauté vantés dans leur monde en venaient à éprouver un profond mal-être et des sentiments tels la jalousie, le frustration, voire même en tomber malades?) et de la préservation de l'environnement. Tout Ugly est élevé dans la conviction de sa "mocheté" et dans l'assurance que tous ses désagréments cesseront lorsqu'il aura intégré la vie légère de New Pretty Town. La conséquence attendue étant, bien entendu, que tous les Uglies appellent l'opération de tous leurs voeux.
Mais qui dit droits dit également devoirs. Les Uglies se doivent en quelque sorte de vénérer ce système et de tenter de l'atteindre à tout prix. Les déserteurs sont traités en traîtres et il existe pour cela une force redoutable dont Tally ne manquera pas de faire la connaissance: les Specials. Ce totalitarisme à l'extrême, où l'on n'hésite pas à opérer des masses entières pour s'assurer leur docilité fait froid dans le dos. En lisant ce livre, je me suis surprise plusieurs fois à penser au Meilleur des mondes et toute la révulsion que ce monde parfait m'avait inspiré.
En refermant Uglies, finalement, je n'aspire qu'à une chose: le mail de la bibli me disant que Pretties est disponible.