Le fiancé de la lune
Arno est un homme sans attache. Il se déplace au gré de ses missions, toujours d'un avion à l'autre, jusqu'au jour où il rencontre Giannina. Et là, il est frappé par ce sentiment d'absolu, de puissance, d'amour profond. Giannina, elle, l'a à peine remarqué, mais il saura se faire une place dans le coeur de la belle, car il le sait, sa Femme, avec un grand F, c'est elle...
Voilà une histoire d'amour très contemporaine. A l'heure de la dévaluation de l'idée même d'engagement, Arno, quadra célibataire, trouve le grand amour en la personne d'une jeune étoile montante du jazz. Ils se cherchent, jouent à se plaire et à se séduire: on baigne dans le sirop de barbe à papa, tellement c'est sucré.
Mais d'un coup, tout s'arrête. La naissance de leur enfant signe la mort de leur couple. Et là, l'attitude d'Arno m'a quelque peu révoltée, je le dis sans honte. Car en amour comme dans toute chose importante qui exige que l'on s'investisse, on ne peut pas espérer toujours voler d'exaltation en satisfaction. Les lendemains qui chantent ça va bien un moment, mais il y a aussi des matinées grises et même des jours d'orage. Pour la première fois, Arno semble en prendre conscience et ça le paralyse au point d'en devenir lâche. J'avoue avoir lu cette partie avec horreur, cela dit, mon sentiment tient plus du clash idéologique que d'autre chose.
Malheureusement pour Arno, il sera bien trop tard lorsqu'il s'apercevra que l'amour qu'il vouait à Giannina est toujours là. Son engagement auprès de sa femme et de son petit garçon prend tout son sens dans un autre retournement de situation assez brutal encore une fois. Mais la vie de tous les jours n'est-elle pas faite de bouleversements inattendus? Il est des jours où nous nous faisons submerger et où la tête disparaît sous la vague: à nous de nous battre pour remonter.
Pour autant, je ne jetterai pas Le fiancé de la lune aux orties. Malgré un étalage de sentiments un peu surfait, certaines réflexions d'Arno sont fort intéressantes, notamment l'évocation de ses souvenirs, qui peu à peu nous donnent certaines clés pour le comprendre. Le personnage de Giannina est beau, même s'il aurait pu être plus approfondi. Et c'est malgré tout, une histoire qui ne manque pas de réalisme, même si Eric Genetet en fait un peu trop dans l'explication.
Un bilan en demi-teinte, donc.
Merci à Suzanne de Chez les filles et aux Editions Héloïse d'Ormesson pour cette découverte.