Anna and the french kiss
Anna est la fille d'un écrivain de romances, sorte de nouveau riche un peu embarrassant relativement ambitieux, qui a quitté sa mère quelques années auparavant mais continue de dicter leur vie. Cependant, sa surprise est de taille lorsqu'elle apprend qu'il entend lui faire quitter Atlanta pour faire sa dernière année de lycée à Paris, dans un internat très exclusif. Ne parlant pas un mot de français et peu désireuse de quitter sa meilleure amie et un potentiel prochain petit ami, c'est la mort dans l'âme qu'elle entame cette rentrée. Elle ne tarde pourtant pas à se faire de bons amis, dont le très beau Etienne St Clair, qui l'attire et semble attiré à son tour, mais qui est déjà pris. De bons ennemis, aussi d'ailleurs...
La première chose que je peux vous dire, chers lecteurs, c'est que j'ai beaucoup apprécié la lecture de ce petit roman tant qu'elle a duré. La seconde, c'est que deux semaines après, il ne m'en reste quasiment aucun souvenir. Ce que j'ai aimé c'est la fraîcheur du style et la facilité avec laquelle l'auteure nous plonge dans cette ambiance d'internat huppé et dans la vie de ces adolescents. Les personnages sont tous fort attachants et sympathiques, chacun subissant les affres de cet âge ingrat à sa manière, cette période de la vie où les amitiés qui semblent indestructibles virent à l'indifférence du jour au lendemain, où la force des sentiments est à fleur de peau, avec cette gaucherie qui lui est si particulière. Elle nous le fait tellement ressentir, d'ailleurs, qu'à plusieurs reprises je me suis surprise à penser que même si j'étais complètement dans l'intrigue, j'étais ô combien heureuse de ne plus être une adolescente.
Même si ça crève les yeux que l'ambiance parisienne est là pour clairement donner une touche romantique à la chose, ce n'est pas pour autant forcé, et on profite de ces décors que l'on connaît bien au long des promenades des jeunes héros. L'histoire elle-même est simple, franche, au point qu'elle pourrait sembler très quotidienne, même si 99,9% de la population ne peut par se permettre le niveau de vie des personnages, mais sans richesse point de glamour me direz vous et c'est tout de même plus plaisant d'entendre parler des crèperies du quartier latin que du métro aux Halles. C'est donc un petit plaisir que l'on s'offre, du rêve léger tel un rocher en chocolat (pas fer***o, hein, un bon), délicieux et éphémère si l'on n'en abuse pas.
L'histoire d'Anna et St Clair est encore une autre histoire d'amour d'adolescents, mais c'est là aussi qu'en est toute la beauté: j'ai beau en avoir lu des dizaines, je me fais toujours prendre par les sentiments, hé hé. Je revendique mon âme de midinette, plus encore pendant l'automne où les journées froides et grises appellent de grands apports de réconfort, du chocolat chaud, voire un mug de thé et des biscuits.
Stephanie Perkins, Anna and the french kiss, Speak (Penguin), 2010, 372 p.